Melina O. est une chanteuse gabonaise francophone qui compte ! Dans le premier volet de cet entretien, elle évoque son parcours où s’entremêlent chant et foi chrétienne.
Entre Gabon, France et Etats-Unis, vous vous êtes nourrie de nombreuses influences. Votre discographie témoigne d’une grande capacité à varier les styles et intégrer des apports différents. Quelle part a le Gospel dans votre oeuvre, par rapport à la Worship Music ou d’autres styles ?
Tout dépend du message à donner. Chanter le Gospel c’est donner une révélation de Christ alors que la Worship Music (musique de louange) est l’expression de la révérence et l’adoration à Dieu.
La Worship Music, c’est mon cœur à cœur avec le Père, je la pratique dans mes temps d’intimité avec Dieu et de service de louange à l’église. Elle change la dimension de la chanson, c’est comment on la ressent et comment on l’interprète. Je peux commencer une chanson de Gospel pour témoigner de ce que Dieu fait et l’amener à un moment où, comme le dit ce verset de la Bible, nous rentrons dans ses portes avec des louanges, dans ses parvis avec actions de grâce (Psaumes 100 :4)
Chanter, c’est la rencontre entre un talent unique et une équipe. Quelle est votre équipe aujourd’hui, et comment a-t-elle évolué au fil des années ?
L’influence d’une équipe a amené la diversité et l’unicité. Chaque culture a sa richesse et son interprétation. J’ai compris, en faisant partie du label Angelsway Music, il y a quelques années, que pour plus d’efficacité, il est important d’avoir une direction artistique. Je suis bénie de travailler avec des personnes avec des visions et des styles différents et aujourd’hui, j’ai deux importants collaborateurs. Ils sont installés aux Etats-Unis et au Gabon: Ivor Augustus et Joël E. Ondjokou R. Ils sont aussi auteurs et compositeurs dans mes projets. Saïd Ali, responsable du groupe Eben Voice est également un allié de choix, dans le conseil, les arrangements et le coaching vocal.
Depuis le début de la crise sanitaire, je n’ai malencontreusement pas eu beaucoup d’opportunité de retrouver, avec Olivier Jean-Baptiste à la direction musicale, les musiciens qui m’accompagnent sur scène depuis des années. J’ai par contre eu de beaux rendez-vous au Burundi et au Gabon pour des réalisations de qualité comme « Là-haut » ou « Ilolo » (2).
La grande majorité de vos chants sont marqués par la foi et la référence à Dieu. Comment définiriez-vous le rapport que les Eglises entretiennent avec votre musique ? Votre public est-il avant tout hors-Eglises, ou vient-il des Eglises ?
Les églises ont des styles différents. Certaines choisissent des chansons plus traditionnelles pendant que d’autres ont un cadre bien défini. Du coup, la musique que je propose a un caractère ‘‘non-dénominationel’’. Alors les gens l’écoutent hors des murs de l’église.
(1) « Zoom sur Mélina Ondjani », site http://fr.tracegospel.tv/, 6 novembre 2015 (online)
(2), Le clip vidéo « Là Haut » a été mis en ligne sur la chaîne Youtube officielle de Melina O. le 18 avril 2021, « Ilolo » a été mis en ligne le 11 novembre 2021 (plus de 110.000 vues à dater de fin janvier 2022)