Notre série de l’été à partir du 21 juin : chaque semaine, des portraits de femmes africaines qui ont marqué leur pays. Douze « amazones du Seigneur ».
Depuis le 1er janvier 2015, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) est dirigée par une femme, Michaëlle Jean. C’est une première ! Et c’est la moindre des choses, tant est essentielle la participation féminine aux francophonies culturelles, religieuses, politiques. La francophonie protestante n’est pas en reste.
Nous avons beaucoup à découvrir sur les femmes qui ont contribué à son essor. Bien des « amazones du Seigneur » restent aujourd’hui méconnues. Mystérieuses amazones ! Historiquement, elles correspondent à ce corps d’élite de guerrières du Dahomey, capables de combattre en première ligne contre les troupes coloniales françaises. Mais le mot ne nous vient pas du XIXe siècle. Il renvoie à la mythologie grecque ancienne. Il sert aujourd’hui à désigner, de manière générique, des combattantes intrépides, et des figures féminines de la marge, bien loin des rôles sociaux traditionnels qui renvoient souvent à l’espace domestique.
L’histoire du christianisme en Afrique révèle un nombre considérable de ces figures méconnues, femmes inclassables. Les théologiens et les appareils ecclésiastiques les apprécient modérément. C’est qu’elles ne rentrent souvent pas dans les cases ! L’anglophonie comme la francophonie protestante contemporaine conservent leur mémoire, parfois lointaine, en pointillé, en attendant que les historiens restituent à sa juste valeur l’impact, parfois colossal, de ces « amazones du Seigneur ».
Visionnaires, inspirées, militantes, elles ont bougé les lignes. Parfois prophétesses à leur manière, ces douze femmes d’Afrique, parmi beaucoup d’autres, se sont saisies des promesses du christianisme. Que ce soit à l’intérieur, ou aux marges de la francophonie et du protestantisme, elles ont ouvert des voies nouvelles. Depuis le Burkina Faso, le Cameroun, les Congos, la Côte d’Ivoire, le Libéria, Madagascar, le Togo, découvrons leur histoire, qui n’a pas fini d’inspirer les territoires francophones du XXIe siècle.
Premier portrait d’une série de douze à découvrir jeudi 21 juin !